Notes du sixième entretien.

Note I.

Elle y est en effet mot pour mot. On ne prie, dit-il, qu'autant qu'on désire, et l'on ne désire qu'autant qu'on aime, au moins d'un amour intéressé. (Max. des Saints. Bruxelles, 1698, in-12, art. XIX, pag. 128.) Ailleurs il a dit: Prier, c'est désirer... Celui qui ne désire pas fait une prière trompeuse. Quand il passerait des journées entières à réciter des prières, ou à s'exciter à des sentiments pieux, il ne prie point véritablement, s'il ne désire pas ce qu'il demande. (OEuvres spirit., tom. III, in-12, no 111, pag. 48.)

On lit dans les discours chrétiens et spirituels de madame Guyon le passage suivant: La prière n'est autre chose que l'amour de Dieu... Le coeur ne demande que par ses désirs: prier est donc désirer. Celui qui ne désire pas du fond de son coeur fait une prière trompeuse. Quand il passerait des journées entières à réciter des prières, ou à méditer, ou à s'exciter à des sentiments pieux, il ne prie point véritablement, s'il ne désire pas ce qu'il demande. (Tom. II, in-8o, disc. VII.)

On voit ici comment les portefeuilles s'étaient mêlés en s'approchant.

Note II.

« Mais que direz-vous dans la sécheresse, dans le dégoût, dans le refroidissement? Vous lui direz toujours ce que vous avez dans le coeur; vous direz à Dieu... qu'il vous ennuie..., qu'il vous tarde de le quitter pour les plus vils amusements... Vous lui direz: O mon Dieu! voilà mon ingratitude, etc., etc. » (Tom. IV, Lettre CLXXV.)

Un autre maître de la vie spirituelle avait tenu le même langage, un siècle avant Fénélon. « On peut, dit-il, faire, sans confiance, des actes de confiance...; bien que nous les fassions sans goût, il ne faut pas s'en mettre en peine... et ne dites pas que vous le dites, mais que ce n'est que de bouche; car si le coeur ne le voulait, la bouche n'en dirait pas un mot. Ayant fait cela, demeurez en paix sans faire attention à votre trouble... (Saint François de Sales, 11e Entretien.) Il y a des personnes fort parfaites auxquelles notre Seigneur ne donne jamais de douceurs ni de quiétude, qui font tout avec la partie supérieure de leur âme, et font mourir leur volonté dans le volonté de Dieu, à vive force et à la pointe de la raison. » (Saint François de Sales, 11e Entretien.) - Où est ici le désir?

Note III.

Ideas as ranked under names, being those that FOR THE MOST PART men reason with of themselves and ALWAYS those which they commune about with the other. (II, 29, §2.) - Ce passage, considéré sérieusement, présente trois erreurs énormes: 1o Locke reconnaît expressément la parole intérieure, et cependant il la fait dépendre de la pensée extérieure. C'est l'extravagance du XVIIIe siècle; 2o il croit que l'homme (indépendamment de tout vice organique) peut quelquefois exprimer à lui-même ce qu'il ne peut exprimer à d'autres; 3o il croit que l'homme ne peut exprimer une idée qui ne porte point de nom distinct. - Mais tout ceci ne peut qu'être indiqué.

Note IV.

« Qu'y a-t-il de plus important pour l'homme que la recherche de cette fin, de ce but, de ce centre unique vers lequel doivent se diriger toutes ses pensées, tous ses conseils, tous ses projets de conduite dans les routes de la sagesse? Qu'est-ce que la nature nous montre comme le bien suprême auquel nous ne devons rien préférer? Qu'est-ce qu'elle rejette au contraire comme l'excès du malheur? Les plus grands génies s'étant divisés sur cette question, etc. » (Cicer. de Fin. 1, 5.)

Note V.

« Des hommes qui se nomment philosophes, mais qui dans le fond ne sont que des ergoteurs de profession, viennent nous dire que les hommes sont heureux lorsqu'ils vivent au gré de leurs désirs. Rien n'est plus faux: car le comble de la misère pour l'homme c'est de vouloir ce qui ne convient pas; et le malheur de ne pouvoir atteindre ce qu'on désire est bien moindre que celui de poursuivre ce qu'il n'est pas permis de désirer. » (Le même Cicéron, Apud S. August. de Trin., XIII, 5. Inter fragm. Cicer. Op. Elzevir, 1661, in-4o, p. 1321.)

Note VI.

Dissert. sur la liberté, §12, OEuvres de Condillac, in-8o, tom. III, pag. 429. Voltaire a dit: La liberté est le pouvoir de faire ce que la volonté exige; mais il ajoute d'une manière digne de lui, d'une nécessité absolue. « C'est à cette opinion que Voltaire vieux en était venu dans sa prose, après avoir défendu poétiquement la liberté dans sa jeunesse. » (Merc. de France, 21 janvier 1809, no. 392.) Mais en faisant même abstraction du fatalisme, on retrouve encore, dans la définition de Voltaire, l'erreur de Locke et de tous ceux qui n'ont pas compris la question. Au surplus, s'il y a mille manières de se tromper, il n'y en a qu'une d'avoir raison: La volonté, dans le style de saint Augustin, n'est que la liberté. (Bergier, Dict. théol., art. Grâce.)

Note VII.

Ubi spiritus Domini, ibi libertas. (II. Cor. III, 17.) Il faut rendre justice aux Stoïciens. Cette secte seule a mérité qu'on la nommât fortissimum et sanctissimum sectum. (Sen. Epist. LXXXIII.) Elle seule a pu dire (hors du Christianisme) qu'il faut aimer Dieu (ibid. XLVII); que toute la philosophie se réduit à deux mots: souffrir et s'abstenir; qu'il faut aimer celui qui nos bat et pendant qu'il nous bat. (Justi Lips. Manud. ad Stoic. phil. I, 13.) Elle a produit l'hymne de Cléanthe, et inventé le mot de Providence. Elle a fait dire à Cicéron: Je crains qu'ils ne méritent seuls le nom de philosophes; et aux Pères de l'Église: que les Stoïciens s'accordent sur plusieurs points avec le Christianisme. (Cic., Tusc. IV; Hier. in Is. C. X; Aug., de Civ. Dei. v. 8. 9.)

Note VIII.

II, 21, 14. Cependant, suivant Locke, dans le même endroit où il débite cette belle doctrine, la volonté n'est que la puissance de produire un acte ou de ne pas le produire; de manière qu'on ne saurait refuser à un agent la puissance de vouloir, lorsqu'il a celle de préférer l'exécution à l'omission, ou l'omission à l'exécution. (Ibid.) D'où il suit que la PUISSANCE QUI EST LE PRINCIPE DE L'ACTION N'A RIEN DE COMMUN AVEC L'ACTION: ce qui est très beau; et voilà Locke!

Ailleurs il vous dira que la liberté suppose la volonté. (Ibid. §9.) De sorte encore que la liberté n'a rien de commun avec cette faculté, sans laquelle il n'y aurait point de liberté; ce qui est aussi tout à fait curieux. Mais tout cela est bon pour le XVIIIe siècle.

Note IX.

« La liberté est une propriété si essentielle à tout être spirituel, que Dieu même ne saurait l'en dépouiller... Oter la liberté à un esprit serait la même chose que l'anéantir; ce qui ne doit s'entendre que de l'esprit et non des actions du corps que l'esprit détermine conformément à sa volonté...; car il faut bien distinguer la volonté ou l'acte de vouloir d'avec l'exécution qui se fait par le ministère du corps. L'acte de vouloir ne saurait être empêché par aucune force extérieure, pas même par celle de Dieu... Mais il y a des moyens d'agir sur les esprits qui tendent, non à contraindre, mais à persuader. En liant un homme pour l'empêcher d'agir, on ne change ni sa volonté ni son intention; mais on pourrait lui exposer des motifs, etc., etc. » (Euler, lettres à une princ. d'All., tom. II, liv. XCI.)

Peut-être, et même probablement, ce grand homme en veut ici à Locke, dont la philosophie ne sait point sortir des idées matérielles. Toujours il nous parle de ponts brisés, de portes fermées à clef (§9, 10, ibid.), de paralysies, de danse de saint Vit (§11), de tortures (§12).

Note X.

Hume a dit en effet « Qu'il n'y a pas de manière de raisonner plus commune, et cependant plus blâmable, que celle d'attaquer une hypothèse philosophique par le tort qu'elle peut faire aux moeurs et à la religion: lorsqu'une opinion mène à l'absurde, elle est certainement fausse; mais il n'est pas certain qu'elle le soit parce qu'elle entraîne des conséquences dangereuses. » (Essais, sect. VIII, of liberty and necessity, in-8o, p. 105.)

On peut admirer ici la morale de ces philosophes! Il n'est pas certain, nous dit Hume (car sa conscience l'empêche d'en dire davantage), et néanmoins il va en avant, et s'expose avec pleine délibération à tromper les hommes et à leur nuire. Il faut avouer que le probabilisme des philosophes est un peu plus dangereux que celui des théologiens.

Note XI.

Avec la permission de l'interlocuteur, cette pensée s'est fort bien présentée à l'esprit de Locke, mais il l'a repoussée par un nouveau délit contre le bon sens et la morale en soutenant: Que nul homme n'a le droit, en se prenant lui-même pour règle, d'en regarder un autre comme corrompu dans ses principes; car, dit-il, cette jolie manière d'argumenter taille un chemin expéditif vers l'infaillibilité. (Liv. I, chap. III, §20.)

Certes, il faut avoir bien peur de l'infaillibilité pour se laisser conduire à de telles extrémités. Mais pour consoler le lecteur de tant de sophismes, je vais lui citer un véritable oracle prononcé par l'illustre Mallebranche. L'infaillibilité est renfermée dans l'idée de toute société même. (Rech. de la vér. Liv. III, chap. I, Paris, 1721, in-4o p. 194.) Quel mot! C'est un trait de lumière invincible; c'est un rayon de soleil qui pénètre la paupière même abaissée pour le repousser. Locke au reste était conduit par son préjugé dominant: fidèle au principe qui rejette toute autorité, il ne pouvait pardonner à ces hommes toujours empressés de former les enfants (COMME ILS DISENT!), et qui ne manquent jamais d'un assortiment de dogmes auxquels ils croient eux-mêmes, et qu'ils versent dans ces intelligences inexpérimentées comme on écrit sur du papier blanc. (Liv. I, chap. III, §22.) On voit à qui et à quoi il en veut ici, et comment il est devenu l'idole des ennemis de tout espèce d'assortiment. (Note de l'Éditeur.)

Note XII.

##Pasa didaskalia kai ooasa mathesis dianoetike ek oorouparkouses ginetai gnooseoos. (Arist. Analyt. post., lib. I. de Demonstr.)

Note XIII.

##O sullogismos kai e epagooge... dia ooroginoskomenoon poiountai te didaskalian... lambanoktes oos para zunientoon. (Ibid.)

Note XIV.

##Prind' epakhthenai e labein sullogismon... tsopon men tina isooe phateon spistathai tropon d'allon, ou... (Ibid.)

Note XV.

##Aistheton prigoonon. (Id., Analyt. prior., lib. II, 21.)

Note XVI.

##Ei de me to en too Menooni aporema sumbesetai: e gasouden mathesetas e a oiden. (Idem, Analyt. post., lib. I.)

Note XVII.

##Sullogismos men gar estai kai aneu toutoon, apodeizai de ouk estai. (Ibid.)

Note XVIII.

##Alethoon kai prootoon kai amesoon kai gnoorimoo teroon kai proteroon kai aitioon tou sumperasmaton. (Ibid.)

All reasonings terminate in first principles: all evidences ultimately intuitive. (Dr. Beattie's Essay on the nature and immutability of Truth. 8, chap. 2.)

Note XIX.

##Adunaton gar ta apeira dielthein. (Ibid., Anal. post., lib. III.)

Note XX.

##Anagkre me monon proginooskein ta proota... Alla kai mallon' aei men gar di o uparkei ekeino mallon uparkei oion di on philoomen ekeina mallon philon. (Ibid.)

O langue désespérante!

Note XXI.

##Ou monon epirtemen al a kai arkhen epistemen einai tina phamen. (Ibid., Analyt. post., lib. III.)

Note XXII.

##O anagke (esi) di auto kai dokein anagke, ou gar pros on ezoo logon e apodeizis, alla pros ton en te psukhe... asi gar esin ensenai pros ton ezoo logon, alla pros ton esoo logon, ouk aei. Ibid. (Lib. I, cap. VIII.)

Note XXIII.

##Epikoinonousi de pasai ai episemai allelais kata ta koinai koina de legoo ois kroontai oos ek toutoon apodeiknuntes all. oud... o usideiknuo. (Ibid., Analyt. Post., lib. I, cap. VIII.)

Note XXIV.

##Peri apantoon ois episphragizometha touto O ESTI... k.t.l. (plat. in Phaedr., Opp., tom. I, Edit. Bip., pag. 171.)

Note XXV.

##Episeme enousa. (Ibid., p. 165.)

Note XXVI.

Non est judicium veritatis in sensibus. (S. Aug.) Fénélon, qui cite ce passage, (Max. des Saints, art. XXVIII) a dit ailleurs en parlant de ce père: « Si un homme éclairé rassemblait dans les livres de saint Augustin toutes les vérités sublimes qu'il a répandues comme par hasard, cet extrait fait avec choix serait très supérieur aux méditations de Descartes, quoique ces méditations soient le plus grand effort des réflexions de ce philosophe... pour lequel je suis prévenu d'une grande estime. » (OEuvres Spirit., in-12, tom. I, p. 234-235.)

Note XXVII.

J'adopte le peut-être de l'interlocuteur. La réputation d'un mathématicien est sans doute la plus indépendante du rang que tient sa patrie parmi les nations; je ne l'en crois pas néanmoins absolument indépendante. J'entends bien, par exemple, que Kepler et Newton sont partout ce qu'ils sont; mais que ce dernier brillât des mêmes rayons s'il était né dans un coin de l'Allemagne, et que le premier ne jouît pas d'une renommée plus éclatante s'il avait été Sir John Kepler, et s'il reposait à côté des rois sous les marbres de Westminster, c'est ce que je ne croirai jamais.

Il faudrait aussi, s'il s'agissait de quelqu'autre livre, tenir compte de la puissance du style, qui est une véritable magie. Je voudrais bien savoir quel eût été le succès de l'Esprit des lois écrit dans le latin de Suarez, et quel serait celui du livre de Suarez, De legibus et legislatore, écrit avec la plume de Montesquieu. (Note de l'Éditeur.)

Note XXVIII.

Lycée, tom. XXIII, art. Helvétius. - On regrette qu'un homme aussi estimable que La Harpe se fût engoué de Locke, on ne sait pourquoi ni comment, au point de nous déclarer ex cathedra que ce philosophe raisonne comme Racine versifie; que l'un et l'autre rappellent la perfection...; que Locke est le plus puissant logicien qui ait existé, et que ses arguments sont des corollaires de mathématiques. (Pourquoi pas théorèmes?) - Lycée, tom. XXIII, art. Helvétius, tom. XXIV, art. Diderot. - Leibnitz est un peu moins chaud. Il est fort peu content de Locke; il ne le trouve passable que pour les jeunes gens, et encore jusqu'à un certain point; car il pénètre rarement jusqu'au fond de sa matière. (Opp., tom. V, in-4o, Epist. ad Kortultum, p. 304.)

Je ne veux point appuyer sur cette opposition; la mémoire de La Harpe mérite des égards. Ce qu'il faut observer, c'est que Locke est précisément le philosophe qui a le moins raisonné, à prendre ce dernier mot dans le sens le plus rigoureux. Sa philosophie est toute négative ou descriptive, et certainement la moins rationnelle de toutes.

Note XXIX.

« Locke, le Pascal des Anglais, n'avait pu lire Pascal... » (Pourquoi donc? Est-ce que Locke ne savait pas lire en 1688?) « Cependant Locke, aidé de son grand sens, dit toujours: Définissez les termes. » (Note de Voltaire sur les pensées de Pascal. Paris, Renouard; in-8o, p. 289.)

Voyez dans la logique de Port-Royal un morceau sur les définitions, bien supérieur à tout ce que Locke a pu écrire sur le même sujet. (Ire partie, chap. XII, XIII.) ... Mais Voltaire n'avait pu lire la logique de Port-Royal; et d'ailleurs il ne pouvait déroger à la règle générale, adoptée par lui et par toute sa phalange, de ne louer jamais que la science étrangère. Il payait bien vraiment la folle idolâtrie dont sa nation l'honorait!

Note XXX.

Cette autorité, qui semble avoir suffisamment réfléchi, dans ce moment, sur toutes les questions qui touchent son origine et son pouvoir, doit se demander bien sérieusement à elle-même la cause de cette prodigieuse défaveur qui l'environne enfin entièrement, et dont l'Europe a vu de si frappants témoignages dans le fameux procès agité en l'année 1813 au parlement d'Angleterre, au sujet de l'émancipation des Catholiques. Elle verra que l'homme qui connaît parfaitement, dans le fond de sa conscience, et lui-même et ses oeuvres, a droit de mépriser, de haïr tout ce qui ne vient que de l'homme. Qu'elle se rattache donc plus haut, et tout de suite elle reprendra la place qui lui appartient. En attendant, c'est à nous de la consoler par une attente pleine d'estime et d'amour, des dégoûts dont on l'abreuve chez elle. Ceci semble un paradoxe, et cependant rien n'est plus vrai. Elle ne peut plus se passer de nous.

Note XXXI.

Locke s'exprime ainsi à l'endroit indiqué. Ce n'était pas un petit avantage, pour ceux qui se donnaient pour maîtres et pour instituteurs, d'établir comme le principe des principes, que les principes ne doivent point être mis en question; car ayant une fois établi le dogme, qu'il y a des principes innés, (quel renversement de toute logique! quelle horrible confusion d'idées!) tous leurs partisans se trouvent obligés de les recevoir comme tels, ce qui revient à les priver de l'usage de leur raison et de leur jugement (chanson protestante dont bientôt les Protestants eux-même se moqueront)... Dans cet état d'aveugle crédulité, ils étaient plus aisément gouvernés et rendus utiles à une certaine sorte d'hommes qui avaient l'habileté et la charge de les mener... et de leur faire AVALER comme principes innés tout ce qui pouvait remplir les vues des instituteurs, etc. (Liv. I, chap. IV, §24.)

On a vu plus haut (pag. 393) que cette expression AVALER plaisait beaucoup à l'oreille fine de Locke.

Note XXXII.

Il ne s'agit point là de chapitre; ce sont des mots que Locke a écrits à côté de la XXIVe division de son chapitre IIIe du livre premier, où nous lisons en effet: Whence the opinion of innate principles? Il semble, en mettant tous ses verbes au passé, vouloir diriger plus particulièrement ses attaques sur l'enseignement catholique, et sur-le-champ il est abandonné à l'ordinaire par le bon sens et par la bonne foi; mais en y regardant de plus près et en considérant l'ensemble de son raisonnement, on voit qu'il en voulait en général à toute autorité spirituelle. C'est ce qui engagea surtout l'évêque de Worcester à boxer en public avec Locke, mais sans exciter aucun intérêt; car dans le fond de son coeur:
    Qui pourrait tolérer un Gracque
    Se plaignant d'un séditieux.
(Note de l'Éditeur.)

Note XXXIII.

On peut lire cette lettre de Wren dans l'European Magazine, août 1790, tom. XVIII, p. 91. Elle fut rappelée, il y a peu de temps, dans un journal anglais où nous lisons qu'au jugement de cet architecte célèbre: It is not practicable to make a simple room so capacious qith pews and galleries as to hold 2.000 persons and both to hear distinctly and to see the preacher. (The Times, 30 nov. 1812, no 8771.)

Wren décide que la voix d'un orateur en Angleterre ne peut se faire entendre plus loin de cinquante pieds en face, de trente pieds sur les côtés et de vingt derrière lui et même dit-il, c'est à condition que le prédicateur prononcera distinctement, et qu'il appuiera sur les finales. (Europ. Magaz., ibid.)



Denis Constales - dcons@world.std.com - http://world.std.com/~dcons/