Notes du premier entretien.

Note I.

Nihil miremur eorum ad quae nati sumus, quae ideo nulli querenda, qui paria sunt omnibus... etiam quod effugit aliquis, pati potuit. Aequum autem jus est non quo omnes usi sunt, sed quod omnibus latum est. (Senec. epist. CVII.) In eum intravimus mundum in quo his vivitur legibus: Placet? pare: Non placet? exi. Indignare quid in te inique PROPRIE constitutum est... ista de quibus quereris omnibus eadem sunt: nulli dari faciliora possunt. (Id. epist. XCI.)

Note II.

Il n'y aurait pas du moins de difficulté si le mot était écrit en caractères hébraïques; car si chaque lettre de IOVI est animée par le point-voyelle convenable, il en résulte exactement le nom sacré des Hébreux. En faisant abstraction du mot Jupiter, qui est une anomalie, il est certain que l'analogie des autres formations de ce nom donné au Dieu suprême avec le Tetragrammaton, est quelque chose d'assez remarquable.

Note III.

Je n'ai rencontré nulle part cette observation dans les oeuvres d'Origène; mais dans le livre des Principes il soutient que, si quelqu'un avait le loisir de chercher dans l'Écriture sainte tous les passages où il est question de maladies souffertes par des coupables, on trouverait que ces maladies ne sont que des types qui figurent des vices ou des supplices spirituels. (##Peri arkhôon II, II.) Ce qui est obscur, probablement par la faute du traducteur latin.

L'apologiste cité par l'interlocuteur paraît être l'auteur espagnol du Triomphe de l'Évangile.

Note IV.

Mais il y a bien moins qu'on ne le croit communément de ces maladies caractérisées et clairement distinguées de toute autre; car les médecins du premier ordre avouent qu'on peut à peine compter trois ou quatre maladies entre toutes, qui aient leur signe physiognomonique tellement propre et exclusif, qu'il soit possible de les distinguer de toutes les autres. (Jean Bap. Morgagni, De sedibus et causis morborum. Lib. V, in epist. ad Joan. Fried. Mechel.)

On serait tenté de dire: Pourquoi pas trois précisément, puisque toute la hideuse famille des vices va se terminer à trois désirs? (Saint Jean, I. épitre, II, 16.)

Note V.

Je crois devoir placer ici les paroles de Bacon tirées de son Histoire de la vie et de la mort.

« Quoique la vie humaine ne soit qu'un assemblage de misères et une accumulation continuelle de péchés, et qu'ainsi elle soit bien peu de chose pour celui qui aspire à l'éternité, néanmoins le chrétien même ne doit point la mépriser, puisqu'il dépend de lui d'en faire une suite d'actions vertueuses. Nous voyons en effet que le disciple bien-aimé survécut à tous les autres, et qu'un grand nombre de Pères de l'Église, surtout parmi les saints moines et ermites, parvinrent à une extrême vieillesse; de manière que, depuis la venue du Sauveur, on peut croire qu'il a été dérogé à cette bénédiction de la longue vie, moins qu'à toutes les autres bénédictions temporelles. » (Sir Francis Bacon's works. London, 1803, in-8o, tome VIII, pag. 358.)

Note VI.

À l'appui de cette assertion, je puis citer le plus ancien et peut-être le meilleur des observateurs. Il est impossible, a dit Hippocrate, de connaître la nature des maladies, si on ne les connaît dans l'INDIVISIBLE dont elles émanent. (##En tôo AMEREI katà tèn arkhèn ez ès diekrithè. Hippocr. Opp. Edit. Van der Linden in-8o, tom. II. De virginum morbis, pag. 355.)

C'est dommage qu'il n'ait pas donné plus de développement à cette pensée; mais je la trouve parfaitement commentée dans l'ouvrage d'un physiologiste moderne (Barthez, Nouveaux éléments de la science de l'homme. Paris, 1806, 2 vol. in-8o), lequel reconnaît expressément que le principe vital est un être, que ce principe est un, que nulle cause ou loi mécanique n'est recevable dans l'explication des phénomènes des corps vivants, qu'une maladie n'est (hors les cas de lésions organiques) qu'une affection de ce principe vital qui est indépendant du corps, selon TOUTES LES VRAISEMBLANCES (il a peur), et que cette affection est déterminée par l'influence qu'une cause quelconque peut exercer sur ce même principe.

Les erreurs qui souillent ce même livre ne sont qu'une offrande au siècle; elles déparent ses grands aveux sans les affaiblir.

Note VII.

Ex iniquis somnis filii qui nascuntur, etc. (Sap. IV, 6.) Et la sagesse humaine s'écrie dans Athènes:
    . . . . . . . . . . . . . ##oo
    Gunaikôo lexosn polúponòn, osa dè
    Brotois erexas hèdè kakà;
Eurip. Med. 1290. 93.

Note VIII.

Les époux ne doivent songer qu'à avoir des enfants, et moins à en avoir qu'à en donner à Dieu. (Fénélon, OEuvres spirituelles, in-12, tom. III., du mariage, no XXVI.)
     Le reste est des humains!
C'est après avoir cité cette loi qu'il faut citer encore un trait éblouissant de ce même Fénélon. Ah! dit-il, si les hommes avaient fait la religion, ils l'auraient faite bien autrement.

Note IX.

Ces idées mystérieuses se sont emparées de plusieurs têtes célèbres. Origène, que je laisserai parler dans sa propre langue de peur de le gêner, a dit dans son ouvrage sur la prière:

##Eàn mè kai tôon katà tòn gámon sióopathai axioon muzèrioon tò ergon semnóteron, kai bradúteron, kai apathézeron gínetai... (De Orat. Opp. tom. I, p. 198, no 2, in-fol.)

Ailleurs il dit, en parlant de l'institution mosaïque:

##Oûde para Ioudaîois gunaîkes pipráskousi tên ôoran panti tôo, kai enubrizein tè fúsei tôon anthroopinon spermátoon. (Idem. adv. Cels. l. V.)

Milton ne pouvait se faire une idée assez haute de ces mystérieuses lois (Parad. lost. IV, 743, VIII, 798), et le Newton, qui l'a commenté, avertit que Milton désigne, par ces mots de mystérieuses lois, quelque chose qu'il n'était pas bon de divulguer, qu'il fallait couvrir d'un silence religieux et révérer comme un mystère.

Mais l'élégant Théosophe, qui a vécu de nos jours, a pris un ton plus haut. « L'ordre, dit-il, permet que les pères et mères soient vierges dans leurs générations, afin que le désordre y trouve son supplice; c'est par là que ton oeuvre avance, Dieu suprême... O profondeur des connaissances attachées à la génération des êtres! ##Fusis toon anthroopinoon spermàtoon. Je veux vous laisser sans réserve à l'agent suprême: c'est assez qu'il ait daigné nous accorder ici-bas une image inférieure des lois de son émanation. Vertueux époux! regardez-vous comme des anges en exil, etc. » (Saint-Martin. Homme de désir, in-8o, §81.)

Note X.

Croyons donc de toutes nos forces, avec cet excellent philosophe hébreu qui avait uni la sagesse d'Athènes et de Memphis à celle de Jérusalem, que la juste peine de celui qui offense son Créateur est d'être mis sous la main du médecin. (Eccli. XXXVIII, 15.) Écoutons-le avec une religieuse attention, lorsqu'il ajoute: Les médecins prieront eux-mêmes le Seigneur, afin qu'il leur donne un heureux succès dans le soulagement et la guérison du malade, pour lui conserver la vie. (Ibid. 14.) Observons que dans la loi divine qui a tout fait pour l'esprit, il y a pourtant un sacrement, c'est-à-dire un moyen spirituel directement établi pour la guérison des maladies corporelles, de manière que l'effet spirituel est mis, dans cette circonstance, à la seconde place. (Jac. V, 14-15.)

Concevons, si nous pouvons, la force opératrice de la prière du juste (Jac. V, 16.), surtout de cette prière apostolique qui, par une espèce de charme divin, suspend les douleurs les plus violentes et fait oublier la mort. JE L'AI VU SOUVENT à qui les écoute avec foi. (Bossuet, Oraison funèbre de la duchesse d'Orléans.)

Et nous comprendrons sans peine l'opinion de ceux qui sont persuadés que la première qualité d'un médecin est la piété. Quant à moi, je déclare préférer infiniment au médecin impie le meurtrier des grands chemins, contre lequel au moins il est permis de se défendre, et qui ne laisse pas d'ailleurs d'être pendu de temps en temps.



Denis Constales - dcons@world.std.com - http://world.std.com/~dcons/