Toutefois, ces dessins, qui ne sont pour la plupart que des croquis, ne sauraient, en général, être attribués à l'illustration de tel ou tel poème - et ils devaient n'être que des vignettes ou des culs-de-lampe. Ils présentent, d'ailleurs, plus d'intérêt au point de vue documentaire qu'au point de vue artistique.
Sont-ils inédits ? Peut-être et même très probablement. Les plus sûrs bibliophiles romantiques que nous avons consultés les ignorent. Mais il nous semble bien cependant avoir eu déjà sous les yeux la reproduction de deux au moins de ces dessins, le no. 1 et le no. 14, sans avoir pu retrouver aucun renseignement à ce sujet.
Nos. 4, 5. - Deux figures de truands, dont le premier désigné sous le nom de Vieille-Peau, dit l'Amour.
No 6. - Une trogne grotesque, à collerette, et dénommée Brin d'Amour, dite la Belle Ecaillière.
Nos. 7, 8. - Deux dessins différents d'une même tête de vieux moine (?) ou d'avare, chauve, barbu et revêche.
No. 9. - Un couple à une fenêtre : une femme accoudée, dont le geste est peu compréhensible. Pourrait se rapporter à la pièce la Sérénade (VII. Le Vieux Paris), « Approchez, mon mignon, que je vous glisse ma clef au noeud d'un ruban. » Près d'elle, un homme sombre, chevelu et barbu. En marge, des croquis de mains et de jambes.
No.10. - Un pierrot assis, jambe repliée, joue de la guitare.
Nos. 11, 12, 13. - Trois dessins fantastiques et lunaires. Une même lune ronde aux traits mélancoliques, devant laquelle se silhouettent, dans l'un, une cloche, dont le battant est un pendu; - dans le second, le battant seul de la cloche, singulièrement personnifié; - dans le troisième, assez élégant et mieux composé, un petit pendu, avec un fond de clocher et de maisons. « Il me semblait que la lune, grimant sa face, me tirait la langue comme un pendu. » (V. La Nuit et ses Prestiges).
No. 14. Il semble bien qu'on doive reconnaître dans ce dessin sommaire le poète enveloppé étroitement dans une couverture, étendu sur un lit à baldaquin. Faut-il rapprocher de ce croquis le texte de la pièce Il de la Nuit et ses Prestiges: « Tu auras pour linceul les bandelettes tachetées d'or d'une peau de serpent, dont je t'emmailloterai comme une momie. »
Nos. 15, 16, 17. - Trois paysages romantiques, dont deux ont quelque similitude, un même pont, dans le lointain, de beaux arbres mélancoliques.